Fil d'actualités

Quand comme moi on est démocrate, fier de l'être et fier que nos ancêtres se soient débarrassés de l'Ancien Régime et de la royauté, on a l'impression croire que les médias français ont collectivement pété les plombs à la mort d'Elisabeth II. Programmes chamboulés, éditions spéciales, on suit le nouveau Roi pas à pas, on suit le cercueil qui se promène dans la campagne écossaise...

Mais quand on lit ce bijou d'article (https://www.europe1.fr/politique/quatre-mois-apres-son-election-macron-nest-plus-dedans-4133575) coécrit avec de vraies fausses gorges profondes élyséennes, on se dit que ça fait bien longtemps que les médias français ont pété les plombs sous la pression de la personnalisation du pouvoir induit par la Vème République, et qu'en suivant Elisabeth II jusqu'à sa dernière demeure, ils ne font que reproduire un schéma profondément engrammé en eux.

On s'y interroge sur la motivation du Président, ses coups de mou, que seul gérer les crises lui donne encore un peu la trique, ce qui explique sans doute son obsession à annoncer des guerres à tout bout de champ contre tout et n'importe quoi, des bouts d'ARN, des gazoducs à l'arrêt, sur le manque de reconnaissance qu'il ressent venant des français, ou ses délires à se demander si le Conseil des Ministres a encore un sens, ou encore si il ne va pas lancer une fondation sur un sujet ou un autre, l'Europe ou le climat, il ne sait pas, il a tant à offrir au monde.

Ca serait comique venant du Roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, principalement décoratif, enfin, si on est fan d'art conceptuel. Mais Emmanuel Macron a le pouvoir, enfin une bonne partie, un peu moins grâce à un éclair de clairvoyance du peuple lors des législatives, mais il peut toujours créer des comités de défense sur n'importe quel sujet et y prendre seul des décisions nous impactant tous, inventer des institutions en triplon comme son Conseil National de la Refondation et y caser des ganaches comme François Bayrou...

Quelle tristesse d'avoir éjecté toute une noblesse, un Roi, puis un Empereur, un autre Roi, un autre roi, un autre Empereur, tout ça pour s'en faire imposer toute une kyrielle par un Général, certes sauveur de la Nation, mais dont la vision, aussi perçante fut-elle, ne pouvait déchirer les voiles du futur jusqu'à notre XXIème siècle.